Clément Levasseur, alias Dordeblanc, est un DJ originaire du Lot qui a choisi de s’installer à Dubaï. Il prévoit d’organiser un festival de musique électro à Cahors en juin 2022.

Par Rédaction Cahors Publié le 9 Déc 21 à 17:02 Actu Lot

Clément Levasseur, alias Dordeblanc, est un DJ originaire du Lot qui a choisi de s’installer à Dubaï en 2019. Avec ses compères Fréderic Baena et Florian Marty de l’association « Undergrange », le DJ lotois prévoit d’organiser un festival de musique électro à Cahors en juin 2022.

Avec une créativité et un talent mettant en valeur la musique électronique dans un esprit convivial, Dordeblanc représente bien le Lot et la France, montrant que nous sommes une région, un pays qui crée, qui a des talents innovants en musique électronique.

Nous avons interrogé ce DJ, jeune talent de la musique électronique actuelle, à qui on doit de nombreux événements, à l’image des « Boucles sonores », aux côtés entre autres de Florian Marty, sur la rivière Lot. Il nous parle de son activité, de sa vie à Dubaï et de ses projets, en France et dans le Lot.

Actu : Que représente la musique électronique pour vous ?

Dordeblanc : Qu’elle soit électronique ou concrète, la musique est une forme d’art et d’expression. Ça représente pour moi la notion de partage. J’adore associer un morceau, au souvenir du moment où je l’ai entendu pour la première fois par exemple. On se remémore beaucoup d’émotions grâce à la musique.

Quelles sont vos références en la matière ?

Dordeblanc : C’est très varié, car mes goûts ont évolué. Je pense que ma plus grosse référence reste et restera les Daft Punk. Comme beaucoup de monde d’ailleurs, mais ils ont été tellement géniaux que c’est impossible de ne pas les citer. Leur créativité et leur justesse musicale dépassent l’entendement et je suis fasciné à chaque fois que j’écoute un de leurs titres.
Après, il y a bien sûr Paul Kalkbrenner, qui est un autre génie de son temps et dont la signature sonore se reconnaît dès la première note de ses morceaux. Dès que je voyage, je ne pose même pas la question, je me refais tous ces albums.
Puis il y a trois artistes qui m’ont vraiment poussé à devenir DJ : Richie Hawtin, Dubfire et Jamie Jones. Trois bêtes de scène avec une aura incroyable que j’admire énormément et qui m’inspirent au quotidien. Mes voyages sont d’ailleurs très souvent planifiés autour de leurs dates de concerts.

Pour quel projet êtes-vous à Dubaï ? Qu’est ce qui vous a motivé à vous y rendre ?

Dordeblanc : Je suis à Dubaï depuis octobre 2019, parce que j’ai rejoint ma copine qui venait d’y être embauchée. On ne savait pas trop dans quoi on s’embarquait, mais après 4 ans passés à Londres, ça ne pouvait nous faire que du bien de retrouver le soleil ! Au final, on adore notre vie ici et on est bien partis pour y rester quelque temps.

Dubaï est-il le haut lieu de la musique électronique ?

Dordeblanc : Pas du tout ! Dubaï a quelques clubs très sympathiques, mais depuis la crise sanitaire, ils ont dû s’adapter aux nouvelles mesures et la plupart des établissements sont maintenant des bars/restos et ferment vers 3 h du matin. Mais on est sur la bonne voie, et je pense qu’il y a de plus en plus de demandes, pour ce genre de musique et de lieux. C’est une ville très jeune encore, donc il faut être patient.
Aujourd’hui, il y a d’excellentes programmations et productions dans le monde entier, mais si on cherche vraiment une expérience hors du commun, il faut aller en Allemagne ou à Ibiza. Là-bas, vous allez vraiment sentir la différence. La musique est toute une institution.

Envisagez-vous de revenir vous produire en France, et en particulier dans le Lot ?

Dordeblanc : Bien sûr ! Je co-préside l’association « Undergrange » avec Fréderic Baena et Florian Marty, et nous sommes en train d’organiser un festival à Cahors l’été prochain. C’est un gros projet, sur lequel nous travaillons depuis 2 ans et nous sommes très impatients de lancer notre campagne de communication. Ça se passera dans un lieu exceptionnel, avec au moins 8 DJs et des surprises dans tous les sens ! Organiser et mixer dans le Lot est toujours particulier parce que c’est chez nous, mais cette fois on se donne vraiment les moyens de passer un cap, en sortant quelque chose d’unique.
C’est beaucoup d’organisation et de préparation, mais nous avons le soutien nécessaire pour réussir à partager un moment de retrouvailles intenses avec tous ceux qui se joindront à nous. Je fêterai d’ailleurs mes 30 ans ce même week-end… Rendez-vous donc le 25 juin 2022 !

Par rapport à Dubaï, comment se porte la musique électronique en France ?

Dordeblanc : Je n’ai vécu que 10 mois en France depuis que je suis parti à l’étranger en 2012, donc je ne suis pas le mieux placé pour juger. Mais d’après ce que je vois, la scène française se porte très bien. La culture musicale est très profonde et notre pays regorge de talents créatifs.
À Dubaï, c’est pareil, je n’y suis que depuis 2 ans, donc il est délicat de trop m’avancer. Mais de ce que je vois et comprends, il y a une scène montante et de plus en plus de gens recherchent à danser sur ce type de musique. Les établissements s’équipent avec de meilleurs systèmes sons, ont de très bons DJs résidents et font venir des artistes très connus. Une synergie est en train de prendre.

Quel est le mode de vie à Dubaï ?

Dordeblanc : Celui que l’on choisit d’avoir ! C’est une grande ville cosmopolite et il y a de tout pour tout le monde. Si on a un budget petit ou moyen, on peut très bien y vivre, en fréquentant les lieux adéquats. Tout n’est pas hors de prix, comme les émissions de télévision peuvent le laisser penser. Il y a de super endroits dans tous les domaines, pour se régaler au quotidien, que ce soit pour manger, faire du sport, les courses ou autres loisirs. C’est une super ville, avec de très ambitieux projets, pour le futur. Vivre à la plage est évidemment un atout de taille, j’ai d’ailleurs supprimé l’application météo depuis que je vis ici.

L’image qu’ont les Occidentaux de Dubaï est-elle la bonne ?

Dordeblanc : Forcément non, puisque 98 % d’entre eux n’y ont jamais mis les pieds. Et ne savent même pas où le placer sur une carte. Ne jugez pas sans savoir et ne croyez pas tout ce qu’on vous raconte à la télé. Dubaï est une destination touristique, certes, mais il y a aussi une qualité de vie incroyable, pour les gens comme nous qui nous y installons pour travailler. La vie est bien plus chère à Londres, par exemple, et la qualité de vie y est médiocre.
Évidemment qu’il y a des choses à améliorer, sur le point écologique, par exemple. Mais Dubaï fait partie des Émirats Arabes Unis, qui fêtent cette année leur 50e anniversaire seulement. C’est un pays jeune et dynamique, qui s’ouvre au monde occidental de plus en plus. En arrivant ici nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre non plus. Mais les Émiratis sont très accueillants et tout est mis en œuvre pour que l’on s’y sente chez soi. Venez visiter !

Êtes-vous fier de votre parcours ?

Dordeblanc : Je ne crois pas qu’il y ait de bons ou de mauvais parcours. Si je devais résumer ma vie aujourd’hui, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi.
Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : « mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? », eh bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une carrière musicale, mais demain, qui sait, peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi…

Quel message voulez-vous faire passer aux fans lotois de Dordeblanc et en premier aux amis ?

Dordeblanc : Je ne sais pas si j’ai des fans, mais des amis c’est sûr. Et ça va chambrer dur je le sens… J’ai envie de leur dire qu’il me tarde de les revoir, parce qu’ils me manquent tous. Vivre à l’étranger a aussi ses inconvénients et la crise sanitaire n’a pas aidé. Je veux aussi les remercier, parce que c’est grâce à eux que je me suis convaincu de tenter quelque chose, dans la musique et l’événementiel. Ils ont soutenu mes idées farfelues, depuis le début et sans eux, je ne pourrais pas faire ce que je fais aujourd’hui.
J’espère qu’on pourra tous se retrouver le 25 juin 2022, à Cahors, et partager de nouveaux moments inoubliables.

Quels sont vos projets ?

Dordeblanc : Comme je l’ai dit précédemment, le festival Undergrange, le 25 juin 2022, est le gros projet en cours ! C’est vraiment important de réussir ça, avant de penser à autre chose. Pour la suite, je prends les choses comme elles viennent et j’espère continuer à faire de belles rencontres. L’inspiration viendra au fur et à mesure.

Propos recueillis par DIDIER QUET

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